Ou comment le yoga s'est attaché à ce jeune homme ambitieux: Monsieur Iyengar
"J'ai trouvé que toutes ces illustrations que je voyais dans les livres ne présentaient aucune homogénéité. Sur certaines, la tête était sur e côté, sur d'autres vers l'avant, ou encore vers l'arrière, et quant aux jambes, elles étaient plutôt en avant, ou en arrière. J'ai alors essayé d'essayer ceci, de faire cela, pour trouver ce qui apporterait sérénité dans la posture.J'ai entrepris de chercher la sérénité au travers de chaque posture pour passer de l'agitation à la tranquillité. Mais quelle qu'ait été la méthode utilisée, l'agitation demeurait. Enfin l'espace d'un éclair, j'arrivais à éprouver un état de calme profond. J'ai travaillé dur pour retrouver comment atteindre cet état.
Comme je m'améliorais, les écoles à Pune m'invitèrent à enseigner. Elles voulaient savoir si le yoga pouvait être pratiqué en groupe. A l'époque, on l'enseignait que par cours particuliers et jamais en cours collectifs. Je leur répondis que je pouvais tout aussi bien enseigner à un seul individu qu'à un groupe de 50 personnes. J'étais jeune, ambitieux, et prêt à saisir toutes les chances qui s'offraient à moi.
Quelle que soit la maladie à laquelle j'ai été confronté, je décidai d'essayer le yoga, tout en sachant combien mes compétences étaient limitées. Cela portait ses fruits mais ma pratique n'avançait pas, ce qui me rendait malheureux. J'étais agité, et sur le point d'abandonner, quelques minutes après, ma voix intérieure me disait: "Recommence, essaye encore, encore." Cette voix qui venait de l'intérieur m'a fait persévérer. Ainsi, alors que je n'étais pas attaché au yoga, le yoga s'est attaché à moi. Maintenant, c'est moi qui suis attaché à lui. Voilà comment, le yoga et moi, nous nous sommes mariés (rires)."
(Article apparu dans Yogasara 1/1993)