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La danse classique et son histoire
La danse classique occidentale, comme on la connait aujourd'hui, est le résultat d'une évolution longue de plusieurs siècles, qui commence dans les cours italiennes de la Renaissance au XVI siècle et se développe au fil du temps dans l'Europe et l'Amérique du nord jusqu'à nos jours.
Avec la création de l'Académie Royale de Danse par Louis XIV, la danse de cour se transforme en danse de théâtre, codifiée dans ses pas et ses mouvements au cours du XVII siècle en France, à partir de l'école italienne.
En 1700, on assiste à la naissance des grandes écoles européennes et à celle du ballet d'action.
Héritière de la « belle danse » pratiquée en Europe occidentale depuis le xviie siècle, la danse classique a pour principes fondateurs l'« en dehors », les cinq positions de références, l'aplomb, la rigueur et la netteté. Sa technicité n'a cessé de se développer depuis l'Académie Royale de danse et son vocabulaire s'est enrichi sans cesse, toujours en français.
Le balletto italien
Le balletto a vu le jour à la cour italienne de la Renaissance où les mariages étaient somptueusement célébrés. Musiciens et danseurs faisaient de leur mieux pour distraire les invités. Lorsque Catherine de Médicis, intéressée par les arts, épouse Henri II (1533), héritier du trône de France, elle apporte son enthousiasme pour la danse et son soutien financier.
Le balletto est présenté à la cour du Roi de France où on lui adjoint paroles, versets, chants, décors et costumes pour en faire un grand spectacle d'apparat, qui deviendra le ballet. Domenico da Piacenza était l'un des premiers maîtres à danser. Avec ses élèves Antonio Cornazzano et Guglielmo Ebreo, il était formé à l'art de la danse et chargé de son enseignement.
Le ballet de cour français
Le Ballet comique de la reine, chorégraphié par Balthazar de Beaujoyeulx, est monté et présenté en 1581 en Italie l'année même ou paraissait Il Ballarino, un traité de technique sur la danse à la cour par Fabritio Caroso. Bien que le Ballet comique de la reine ne soit pas le premier ballet du genre, sa représentation coïncidait avec la parution du traité établi en Italie alors centre du développement technique du ballet.
Le ballet de cour français, à la fois instrumental et vocal, est contemporain des premiers essais de monodie dramatique à Florence (les « intermèdes », à la fin duxvie siècle). C'est de la tradition du ballet de cour que sont issus les opéras-ballets et les comédies-ballets de Lully et Molière.
Le XVIIe siècle
En France, le ballet a conquis ses lettres de noblesses en tant qu'art à part entière à la cour du roi Louis XIV qui était passionné par la danse et déterminé à inverser le déclin de cet art, commencé au cours du xviie siècle. Louis XIV crée l'Académie royale de danse en 1661, puis en 1669 L'Académie Royale de Musique. Ce sera la naissance de la prestigieuse compagnie aujourd'hui connue sous le nom de Ballet de l'Opéra national de Paris. Pierre Beauchamp, danseur et chorégraphe à la cour, codifie les cinq positions classiques et met au point un système de notation de la danse.
Le XVIIIe siècle
Le XVIIIe siècle voit une profonde évolution dans les standards et technique du ballet et se positionne comme une forme de spectacle artistique aux côtés de l'opéra. Le travail de Jean-Georges Noverre et ses Lettres sur la danse (1760) ne sont pas étrangers à l'évolution vers le ballet d'action ou ballet-pantomime, dans lequel les mouvements du danseur expriment les sentiments du personnage qu'il est censé représenter et aide à la compréhension du récit. Le tout premier ballet d'action du répertoire sera le Don Juan (1761) de Gluck, écrit selon les indications de Noverre. Cette oeuvre majeure est l'ancêtre direct des grands ballets des XIXe et XXe siècles.
À cette époque, les femmes, encombrées qu'elle étaient par les paniers, corsets, perruques et talons hauts, ne jouaient qu'un rôle secondaire (alors qu'il prédomine de nos jours).
Le ballet intercalaire, inséré dans un opéra, devient ensuite une spécificité de l'art lyrique français. On peut le voir en assistant à des représentations des tragédies lyriques de Lully et Rameau. La réforme de Noverre (ballet d'action) et celle de Gluck conservent également cette pratique.
Le XIXe siècle
Le ballet moderne comprend une succession d'épisodes qui s'enchaînent de manière continue. Ce type de ballet se développe au début du xixe siècle dans un cadre autonome. En effet, les conceptions wagnériennes rendent caduque la pratique du ballet intercalaire.
Alors que la France contribue à l'essor du ballet à ses débuts, d'autres pays, en particulier la Russie, adoptent cette nouvelle forme de l'art.
Après 1850, l'enthousiasme pour le ballet commence à faiblir à Paris mais trouve son épanouissement au Danemark et en Russie grâce à des maîtres de ballet et chorégraphes comme Auguste Bournonville, Jules Perrot, Arthur Saint-Léon, Enrico Cecchetti et Marius Petipa.
L'orientalisme devient à la mode vers la fin du xixe siècle. Le colonialisme apporte une connaissance des cultures asiatiques et africaines, mais la dénature par une désinformation et beaucoup de fantaisie. L'orient est alors perçu comme décadent. C'est néanmoins l'époque de la constitution de grandes collections privées occidentales concernant ces cultures.
Petipa fait appel à l'engouement populaire en montant La Fille du pharaon en 1862 puis La Bayadère (1877) et Le Talisman (1889).
Petipa est surtout célèbre par ses chorégraphies des ballets Casse-noisette, La Belle au bois dormant et Le Lac des cygnes, issus du folklore européen sur une musique de Piotr Ilitch Tchaïkovski.
C'est à cette époque que le tutu fait son apparition et découvre entièrement la jambe de la ballerine.
Avec La Sylphide (1832), un grand tournant s'opère : l'idéal romantique submerge la scène et la danse devient aérienne, précise, élaborée, et essentiellement féminine. Cette impression de légèreté vient de l'utilisation des chaussons de danse nommés « pointes » (utilisés pour la première fois en1801) et dont le bout renforcé permet à la danseuse de se tenir sur ses pointes de pieds. Elle est alors au centre de tous les ballets romantiques, les partenaires masculins servant davantage de « faire-valoir » et de « porteurs » à la ballerine. L'aplomb, le pas de deux et l'élévation en symbolisent les nouvelles qualités techniques, ainsi que la qualité et la rigueur d'un corps de ballet qui supporte les solistes. C'est Marius Petipa, un Français qui passa l'essentiel de son existence en Russie, qui est l'un des grands explorateurs de la technique classique. Il nous a laissé de nombreux chefs-d'œuvre tels que La Bayadère, Le Lac des cygnes ouDon Quichotte, qui sont le fondement et la base de la danse classique telle qu'on l'entend aujourd'hui. Le mot « classique » fait son apparition avec les Ballets russes (1910) et ne quittera plus la danse.
Le XXe siècle
Serge de Diaghilev ravive l'intérêt du public pour le ballet lorsqu'il fonde sa compagnie des Ballets russes. Elle est constituée de danseurs issus de la communauté des Russes exilés à Paris après la Révolution de 1917. Diaghilev et Stravinski ont uni leurs talents pour faire vivre le folklore russe à travers L'Oiseau de feu et Petrouchka. Une polémique est née pour Le Sacre du printemps, qui a heurté les Américains.
Michel Fokine commence sa carrière de danseur et chorégraphe à Saint-Pétersbourg alors que celle de Petipa décline. Fokine quitte la Russie pour Paris où il travaille avec Diaghilev et ses Ballets russes. En France, avec Serge Lifar, et aux États-Unis, avec George Balanchine, créateur du New York City Ballet et fondateur de la Méthode Balanchine, le ballet se renouvelle en donnant lieu au style néo-classique.
Les Ballets russes poursuivent leur développement sous le régime soviétique. Il restait peu de talents après la Révolution mais suffisamment pour former une nouvelle génération de danseurs et de chorégraphes qui apparaîtront sur la scène vers le milieu des années 1930. Perfection technique et précision sont exigées par Agrippina Vaganova, directrice de l'école de danse du Théâtre Mariinski.
Le ballet était et reste très populaire en Russie. Les compagnies du Kirov (actuellement Théâtre Mariinski) et celle du Théâtre Bolchoï sont très appréciées. L'idéologie de l'époque a contraint les deux compagnies à programmer des pièces empreintes de réalisme socialiste soviétique dont la plupart ont été peu appréciées et retirées du répertoire ultérieurement. Néanmoins, certains ballets sont remarquables comme le Roméo et Juliette de Sergei Prokofiev. Flammes de Paris (1932) utilise largement le corps de ballet et nécessite une virtuosité étonnante dans son exécution. La Fontaine de Bakhtchisaraï (1933), version dansée du poème d'Alexandre Pouchkin et chorégraphiée par Rostislav Zakharov sur une musique de Boris Assafiev est un succès indéniable et a été interprété pour la première fois aux États-Unis par le Kirov lors de sa tournée de 1999. Cendrillon est également une production des ballets soviétiques. Ces pièces ont été peu connues en Occident avant l'effondrement de l'URSS.
Histoire du ballet
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